Le projet hydroélectrique de Lom Pangar, situé dans la Région de l’Est Cameroun, bénéficie de l’appui financier de la coopération française. Il  consiste en la construction d’un barrage de retenue avec une capacité de stockage de 6 milliards de m3 d’eau et d’une centrale hydroélectrique au pied du barrage de 30 MW destinée à répondre à une partie des besoins en énergie de la Région de l’Est.
En effet, l’Etude d’Impact Environnemental et Social (EIES) élaborée en prélude au démarrage des activités du projet a mis en évidence les principaux impacts au niveau écologique et humain. S’agissant du volet écologique, l’un des enjeux environnementaux et sociaux du Projet est la gestion de ses impacts directs et indirects sur le massif forestier de Deng-Deng qui couvre une superficie d’environ 500 000 hectares, pendant les phases de construction et d’exploitation, car le barrage, ses infrastructures associées, et plus particulièrement la retenue sont localisés au cœur dudit massif inclus dans la zone d’influence du projet.
L’adaptation du zonage du massif forestier de  Deng-Deng a été préconisée dans le cadre du Plan de Gestion Environnemental et Social afin de contribuer à l’adaptation de certaines zones critiques dans ledit massif forestier et ceci pour répondre à deux impératifs :

• exploiter de manière durable et légale les zones de forêts désignées (forêts communales, UFA et forêts communautaires) et
• maintenir la biodiversité de la forêt, notamment sa population de grands singes.

Ce massif est relativement complexe, d’une part parce que constitué d’un parc national (zone de conservation), d’UFA, de réserves forestières (Bélabo-Diang), de forêts communales (Bétaré-Oya et Ngoura), et de forêts communautaires (GIC Mbassé, etc.), d’autre part parce que cet aménagement est également complexe, car obéissant à des procédures de gestion spécifique devant se faire en un seul bloc, chaque massif gardant sa vocation spécifique. Ainsi, compte tenu de sa connaissance du milieu, de sa permanence continue sur le terrain auprès des Communes et grâce à une antenne située à Bertoua, avec une équipe d’Ingénieurs et de techniciens pluridisciplinaires, de son expérience avérée dans les problématiques à traiter et prescrites dans le PGES, de sa capacité de mutualisation des moyens et de mobilisation des partenaires et de ses prestations moins couteuses par rapport à celles d’un Cabinet ou d’un Bureau d’Etude, EDC avait identifié le CTFC comme un partenaire majeur pour les prestations de ces sous-composantes du PGES et un contrat de services de consultants a été signé entre les deux structures le 12 août 2015 par la méthode de gré à gré après autorisation du MINMAP N°00002400/L/MINMAP/DGMAS/DMAG/CE1/OAC du 02/05/2014, sous financement de l’AFD.

L’objectif général de la mission était d’accompagner des structures locales de l’UTO de Deng-Deng dans la mise en œuvre des mesures d’atténuation sociale et environnementale du projet de construction du barrage hydroélectrique de Lom Pangar prévues par le PGES.  Spécifiquement, il s’agissait de :

• mettre en place un système de dénonciation et de lutte contre l’exploitation illégale du bois et le braconnage ;
• garantir la durabilité de la biodiversité de la forêt, en mettant un accent sur la protection de sa population de grands singes se trouvant à l’extérieur du périmètre du parc ;
• structurer les aires à classer pour la finalisation de la gestion durable de certaines activités du massif forestier de Deng-Deng (classement et aménagement de la forêt communautaire du GIC Mbassé, de la réserve forestière de Bélabo-Diang et des forêts communales de Bétaré-Oya et de Ngoura);
• accompagner quelques exploitants de la zone de l´étude

Le CTFC, comme pour ses précédentes prestations, est toujours resté fidèle à son approche d’encadrement et de participation des bénéficiaires (les communautés locales, les Exécutifs Communaux, les services techniques locaux, les organisations de la société civile, et EDC) basée sur la durée et grâce à la méthode HIMO. L’appropriation du processus et des résultats par les bénéficiaires étant placée au centre de l’encadrement des bénéficiaires.